Réglementation des meublés de tourisme à Nice : une posture idéologique aux conséquences économiques désastreuses.
Nice, le 10 avril 2025,
Les syndicats professionnels de la location meublée (UPLT, SPLM Côte d’Azur, SPLM France) expriment leur vive incompréhension et leur profonde inquiétude face aux mesures annoncées par la Ville de Nice lors de la conférence de presse du 8 avril 2025. Ces annonces brutales, prises sans concertation, traduisent une approche
idéologique et punitive à l’égard d’un secteur clé de l’économie niçoise et une volonté de favoriser arbitrairement le secteur hôtelier.
Des chiffres orientés, une analyse trompeuse.
Les chiffres avancés par la Ville de Nice sont partiels, non contextualisés et ne reflètent qu’une fraction de la réalité. Assimiler indistinctement les SCI familiales à des multi-investisseurs, ou les professionnels de la gestion locative à des propriétaires spéculatifs, est non seulement faux, mais manipulateur.
Ces amalgames nourrissent une défiance infondée envers des milliers de familles niçoises qui louent leur logement ou un bien de leur patrimoine pour compléter leurs revenus ou préserver un héritage local.
Une rupture de dialogue incompréhensible.
Après des mois de concertation constructive entre les syndicats et la Ville, visant à établir une charte de bonnes pratiques et une convention équilibrée, ce projet a été balayé d’un revers de main en quelques minutes. C’était pourtant la seule voie possible pour sortir durablement d’un cycle conflictuel qui ne profite à personne.
Pour rappel, la Ville de Nice a déjà perdu à 4 reprises contre l’UPLT devant les juridictions administratives, créant deux jurisprudences majeures en 5 ans.
Des mesures inefficaces et destructrices.
Parmi les mesures annoncées :
- La limitation à 90 jours pour les résidences principales est absurde et contre-productive. Elle ne ramènera aucun logement sur le marché résidentiel mais entamera le pouvoir d’achat, notamment des familles niçoises modestes qui comptent sur ces revenus complémentaires. Le commerce de proximité sera également fortement impacté par une baisse de fréquentation de voyageurs plus enclins à consommer local que la clientèle de l’hôtellerie haut de gamme.
- La réduction à 3 ans non renouvelable des autorisations de changement d’usage est inacceptable. Elle met en péril la stabilité d’un secteur qui génère emploi local, recettes fiscales et attractivité touristique. Nous saluons cependant l’effort de ne pas imposer de compensation obligatoire pour un premier bien.
- La mise en place de quotas de locations touristiques est audible, à condition qu’elle repose sur :
o Une analyse chiffrée quartier par quartier
o Des objectifs clairs et mesurables
o Un suivi annuel transparent pour ajuster ces quotas
o Des règles justes et cohérentes pour la gestion des dossiers amenés à être en liste d’attente
o La modification du PLU afin de créer des servitudes de résidence principale pour toute nouvelle construction constitue à nos yeux une atteinte grave au droit de propriété, contraire à la constitution.
Les syndicats n’auront d’autre choix que de contester
Face à des mesures aussi déséquilibrées, sans justification chiffrée ni concertation préalable, nous n’aurons d’autre choix que de saisir une nouvelle fois les tribunaux pour défendre les droits des professionnels et des propriétaires.
Nous réitérons notre volonté de collaborer loyalement avec les collectivités, à condition que les solutions soient concertées, proportionnées et justifiées, au service d’un équilibre durable entre logement, tourisme et économie locale.
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